Télétravail : des perspectives encore bigarrées

20 novembre 2020

Le télétravail ! Pour plusieurs d’entre nous, il s’était déjà immiscé dans notre vie pour diverses communications avec les parents, les élèves, l’entrée des notes, etc. Jusqu’alors, il s’imposait surtout en dehors des heures de travail, s’ajoutant ainsi à la tâche.

Qui aurait pu penser qu’il pren-drait autant de place en éducation en si peu de temps ? La pandémie aura assurément donné une impulsion à ces pratiques de travail et cela, pour probablement plus de gens que prévu et pour plus longtemps. Et avec elles, dans un monde après-COVID, il faudra avoir à l’œil les nombreuses transformations dans les usages et dans les mœurs, lesquelles auront inévitablement des répercussions sur nos conditions de travail.

S’y pencher dès maintenant

Une recherche s’adressant à tous les employés en télétravail qui souhaitent y participer est menée par Tania Saba et Gaëlle Cachat-Rosset, de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal.

Le télétravail, auparavant bien souvent considéré comme un privilège de la part de plusieurs employeurs envers quelques employés, est maintenant devenu, pandémie oblige, une réalité qui touche beaucoup de travailleuses et de travailleurs.

Bien qu’une majorité des répondants de l’étude affirment se plaire à offrir leur prestation en télétravail, il demeure une proportion importante de personnes qui y trouvent des inconvénients qu’on ne peut et ne doit pas taire.

Parmi les avantages, on retrouve la réduction du temps de déplacement, plus de tranquillité, une meilleure concentration, un horaire flexible et une meilleure gestion du temps, une plus grande autonomie, etc.

De l’autre côté, les inconvénients ne donnent pas non plus leur place : une connaissance insuffisante de la technologie, une intensification du travail et l’obligation d’une plus grande disponibilité, un isolement d’avec les collègues, un risque de double charge pour les femmes, des difficultés avec le respect de la vie privée, etc.

Et pour nous, qu’est-ce cela signifie ?

En éducation, il y a des enjeux et des constats qui s’ajoutent. En effet, il est indéniable que le télétravail crée une hausse des heures de travail, sans compter les difficultés pour les élèves à respecter les horaires convenus d’enseignement ou de suivi à distance.

L’espace de travail n’est pas toujours au rendez-vous, tout comme les équipements informatiques. L’obligation également de fournir les données personnelles aux élèves et, à l’occasion, l’intrusion des parents dans les communications entre l’intervenante ou l’intervenant et l’élève sont des éléments qui ne plaisent pas.

Certes, le télétravail a « sauvé » en partie l’année scolaire de l’ensemble des élèves, mais non sans heurts. L’hyperconnectivité et cette obligation de répondre sans délai, le transfert de certains coûts aux employés, le respect de la vie privé, sans parler de la santé et sécurité du travail sont autant de sujets pour lesquels nous aurons besoin de données récentes pour nous éclairer. Parce qu’il faudra se pencher sur cette nouvelle réalité, et plus tôt que tard !

Les premiers constats de la recherche font suite à la première vague de la pandémie. Toutefois, la recherche se poursuit afin de tenir compte des autres vagues et de confirmer ou infirmer plus encore les premières données. Vous pouvez, si vous le désirez, y participer en vous rendant à fr.surveymonkey.com/r/telcov

Mireille Proulx
Coordonnatrice